En 2005, selon plusieurs
sources dont l’agence pour
l’environnement et la maîtrise
de l’énergie, les Français
n’étaient que 5 % à avoir collé sur
leur boîte aux lettres l’autocollant « stop pub ». Faut-il en déduire que
la grande majorité des consommateurs,
contrairement à ses affirmations,
se sent assez peu concernée
par les nuisances liées à lamultiplication
des prospectus ? Ou faut-il
traduire ce manque d’empressement à adopter un geste citoyen
par l’attachement des Français à
cette forme de communication ? « UN LIEN RELATIONNEL »
Pour l’institut PLMMarketing Research,
cette dernière option est la
plus vraisemblable. « Les prospectus
font partie du quotidien d’une
grande majorité de Français et certains
d’entre eux avouent en avoir
un besoin vital. C’est un véritable
lien relationnel », avance Philippe
Lespinet, PDG de l’institut à l’origine
d’une étude qualitative réalisée
entre février et mai 2008 sur
l’intérêt des Français pour les prospectus.
Il suffit d’ailleurs de lire
quelques verbatims tirés des 12 focus
groupesmenés à Paris, Agen et
Valence, pour s’en convaincre. « Quand je n’en reçois pas, je ne
comprends pas pourquoi ils m’ont
oublié, ce n’est pas normal », dit
l’un des 137 interrogés. « Je les consulte
tous pour voir les achats de la
semaine », renchérit un autre.
Selon cette étude, moins d’un
Français sur cinq jette systématiquement
les prospectus qu’il reçoit
ou les rend indésirables en apposant
sur sa boîte l’autocollant « stop pub ». Les autres y jettent un
oeil plus ou moins attentif. « Si un peu plus de 20%déclarent
tout conserver et tout lire par habitude
ou par besoin, 61 % des personnes
interrogées opèrent un tri sélectif
et ne conservent que les imprimés
qui comportent un quelconque intérêt
», note Philippe Lespinet. Ces
différences de comportement paraissent
davantage liées au temps
disponible qu’aux revenus des intéressés.
Ce qui explique pourquoi les
inactifs en sont de fervents lecteurs…
1 septembre 2008
La Tribune